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Abel Tasman

  • amandinemaussion
  • 21 mars 2016
  • 6 min de lecture

Abel Tasman - Jour 1

Cette track est une des plus populaires de NZ. Outre la beauté de ses plages, cette track a le sérieux avantage de pouvoir être effectuée de milles façons différentes. Il y a des campings un peu partout, des bateaux taxis pour te déposer ou t'attraper un peu partout aussi, et il est possible de faire une partie en kayak. Ce qui offre donc le merveilleux avantage d'être accessible à tous, de 7 à 77ans. Seulement, tout cela doit être réservé en avance et en accord avec les marées. La track s'effectue en effet le long de la mer avec plusieurs traversées impossibles par marée haute.

Nous avons donc opté pour un jour de kayak, et un jour et demi de marche.

Le kayak offre l'opportunité de voir les côtes, les plages, sous un autre point de vue. Mais aussi d'approcher l'Adele Island, lieu où une colonie de phoques a choisie de s'installer. Les kayaks sont énormes, armés d'un gouvernail à l'arrière. Braver la mer avec semble d'une facilité enivrante. En effet, les vagues nous portent, même si nous les prenons de face. Bercées par chacune de ces vagues, il est vite tentant de lâcher les pagaies pour se laisser porter à la danse de l'océan. Ce que nous ferons à plusieurs reprises il faut bien l'avouer. Nous avons quand même fini par constater qu'il était moins amusant, mais plus efficace, de longer les vagues.

C'est alors que nous approchons enfin Adele Island. Ici, une longue langue de sable avance dans la mer. Tout au bout de celle-ci, une table, deux femmes en robe, deux hommes costardés, un célébrant et un couple. [En Nouvelle-Zélande, nul besoin d'être prêtre ou maire pour célébrer un mariage, une simple démarche administrative permet de le devenir.] Nous observons la grandeur du geste en prenant soin d'établir un détour pour ne pas en perturber la beauté. Nous passons, ils se disent oui et nous applaudissons.

C'est chouette, ils sont 7, au bout de la mer et ils s'aiment.

Un peu plus loin ce sont les phoques qui règnent. Nous les observons, râlant sur ces quelques touriste approchant d'un peu trop près les bébés phoques pour avoir une joli photo souvenir. Une limite d'approche nous a été demandée, je pense qu'il est de notre responsabilité de la respecter. Pour les phoques, pour nous, et pour les prochains visiteurs. En effet, la NZ subit cet envahissement de touristes (en grande partie Français, l'autre partie étant allemande). Qui salit petit à petit l'image d'un visiteur-touriste-étranger, respectueux du pays qui l'accueille. Les articles dénonçant l'immaturité des backpackers sont nombreux. Cela dit, les phoques sont mignons, nous apprécions les voir jouer, et se prélasser au soleil.

[Petite intrusion temporelle : Ne pas faire porter toute la responsabilité aux touristes et backpackers, les kiwis eux-mêmes savent se montrer d’une stupidité affligeante.]

C'est un bateau taxi qui se charge de ramener nos kayaks à Marahau (lieu de départ). Le dernier passant à 15h30, nous devons donc être arrivées à Anchorage avant cette heure. En excellentes athlètes que nous sommes, le défi sera remporté haut la main !

… Bon, en réalité ça n’était pas si compliqué, si on ne tient pas compte du mal de mer dont j’ai hérité en même temps que mon rôle de co-pilote. J’ai habilement choisis la place arrière dans le kayak. Ce poste me permet non seulement d’obtenir le contrôle du kayak (c’est moi qui dirige le gouvernail, ce qui en soit est une activité plutôt cool et rigolote) mais aussi et surtout de reposer mes pagaies sans que ma coéquipière ne puisse s’en apercevoir.

Mais cela impliquait aussi de lire la carte et de nous orienter. Et là, tout comme lire en voiture, lire en kayak, il semblerait que ça ne plaise pas à mon cerveau.

Bref ! Nous avons rendu le kayak dans les temps et j’ai rien foutu !

15h30 c’est un peu tôt pour aller dormir, alors on monte la tente en vitesse, on y dépose nos affaire et on se lance dans une courte randonnée qui va nous mener à la Cléopatra’s Pool. Supposée briller de mille feux, cette piscine naturelle repose au creux de la forêt.

Sur le chemin, nous rencontrons une famille de français. Ils ont 2 enfants de 4 et 7ans, et font le tour du monde. Nous échangeons avec eux pendant une bonne heure des difficultés (ou non) à voyager avec des enfants. Cet échange m’emplis d’espoir et d’émerveillement. Cela dit, le temps passe, la nuit approche, il nous faut presser le pas pour cette randonnée. Alors c’est à dos de cheval imaginaire que nous rentrons. Isaline mène la danse et impose un trot plutôt rapide, parfois même, nous allons au galop ! Nos montures dévalent la pente, en survolant élégamment les obstacles. Pieds nus, nous chevauchons la forêt.

N’y cherchez pas de métaphore. Nous sommes heureuses, vivantes et éveillées comme des enfants.

Abel Tasman - Jour 2 et 3

La nuit a été difficile, Isaline, pourtant équipée de mes sous-vêtements techniques tremble de froid en plein milieu de la nuit. Nous nous partageons alors à deux mon duvet. Le sol est dur et le moindre mouvement entraine un courant d’air glacé sous le duvet. Rien à voir avec le froid polaire de la Norvège évidemment, mais ici, notre équipement est bien moins conséquent.

Nous partons assez tardivement dans la matinée, laissant ainsi les premiers rayons du soleil enfin réchauffer nos corps endoloris. C’est aussi l’occasion de profiter d’une marée basse pour raccourcir notre chemin. Non ce n’est pas un choix orienté par Dame Paresse. (Quoi que…) A ce moment, deux itinéraires sont possibles ; par Terre et par Mer. En allant à Cléopatra’s Pool la veille, nous avons déjà effectué la partie Terre. Voilà pourquoi, au matin, nous choisissons d’emprunter le chemin de la Mer.

Devant nous, un immense marais de coquillages à traverser. On aurait dit un champ de palourdes. Trente minutes suffisent à le traverser. Il mène directement au charmant petit village de Totaranui. Isolé entre deux criques de sable d’or, j’envie les heureux propriétaires de ces lieux.

Si nous avons réduit notre ballade à 3 jours, c’est que la pluie était supposée tomber le samedi, troisième et donc dernier jour pour nous. Mais les gros nuages ont préférés se déverser vendredi, juste un peu avant notre déjeuner. Une fine pluie à la bretonne qui n’en finit pas et qui suffit donc à tremper nos vêtements. Ce qui commence à être bien embêtant puisque s’ils n’ont pas le temps de sécher avant le soir, nous serons obligées de dormir avec des vêtements mouillés. Nous enfilons donc au plus vite maillots de bain et k-way. Ils seront amplement suffisants pour le restant de la journée.

Par chance, la pluie cesse, nous pouvons donc monter le campement au sec, et bonne nouvelle, ce soir nous avons du sable en guise de matelas. Cette fois-ci, on anticipe le froid éventuel, le duvet de Mia couvre le sol et mon duvet fait office de couverture. Pour le soir, nous nous sommes réservées un repas de roi, des pâtes au saumon. Cette nuit sera bien meilleure !

L’Abel Tasman est un Parc National et en NZ les parc nationaux sont truffés de pièges à rats et à possums, mais pas une seule poubelle. Elles pourraient attirer les rongeurs. Ceux-ci ne sont pas appréciés parce qu’ils ne sont pas originaire de NZ et qu’ils participent à l’extinction de certaines espèces animales (comme le kiwi) et la détérioration de la nature (le possum tue les arbres en mangeant les feuilles)

Pas de poubelle, mais pas de cuisine non plus. Rien pour cuisiner. Alors on anticipe et on se prépare ses 3 jours de nourriture avant. En pensant à la quantité, au volume et au poids que nous allons devoir porter sur notre dos. L’objectif est bien de marcher avec un sac le plus léger qui soit. J’aime ça, j’ai l’impression de repartir en expédition au Pôle Nord. Mais ! Au Pôle Nord, nous avions ce minuscule réchaud qui nous permettait de faire bouillir de l’eau. Avec lui, bien sûr, nous pouvions cuisiner des pâtes, de la semoule, des soupes,… Assez facilement. Mais surtout. Nous pouvions boire un cappuccino bien chaud à notre réveil.

Abel Tasman est bien plus docile que la Norvège, mais sans cappuccino… C’est donc sans hésiter que le lendemain, lorsque nous sommes arrivées à notre destination finale, nous avons commandé un grand cappuccino. Je sais que vous comprendrez l’importance de ce moment.

C’est en bateau taxi que nous prenons la route du retour. Titine est maintenant seule depuis 3 jours, j’ai hâte de la retrouver. C’est un petit bateau, nous ne sommes qu’une petite dizaine à bord. Le capitaine saute de vagues en vagues et prenant le soin de nous faire visiter les criques de plages. De retour sur le sable, le bateau est chargé à l’arrière d’un tracteur. Nous restons dans le bateau, et le tracteur nous ramène à nos voitures. Amusant !

Abel Tasman, c’est bien. Ce sont de jolies plages, une belle forêt. Mais surtout, c’est une marche agréable. Une marche qui ne nous laisse pas aussi essoufflée que le Tongariro Crossing. Pendant ces 3 jours, nous avons pu courir, chanter, discuter, réfléchir, en tentant d’avancer sur le chemin de nos vies. Abel Tasman, c’est surtout un grand bol d’air.

 
 
 

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