East Coast : Punk, boulders et Albatros.
- amandinemaussion
- 26 avr. 2016
- 8 min de lecture

Ce n’est pas super simple de quitter cet endroit, parce que tout y est merveilleux. Du calme de la montagne et son ciel tout aussi impressionnant chaque matin, au confort simplement d’avoir une « maison ». Alors on traine un peu...
26 Avril, départ de Felton road, notre lieu d’habitat depuis maintenant 1 mois.
C’est au moment où nous sommes dans la voiture, prêtes à partir, que nous réalisons que nous sommes à nouveau sur la route, avec tous les avantages et les inconvénients que cela représente. Ça fait plus de 2 mois que nous avons un endroit abrité et chaud pour cuisiner, et rien que ça… Va falloir s’y refaire.
En deux mois, l’automne est arrivé. Le soleil se couche maintenant à 19h. On commence alors à cuisiner à 18h, pour ne pas manger dans le noir. Et plus ça va aller, plus on va cuisiner tôt. Notre rythme de vie ne dépend plus que du soleil. Il pleut et il fait bien plus froid. Le soleil devient mon Dieu attitré. Sans lui, chaque détails de la journée prennent une toute autre dimension.
Mais l’automne c’est aussi plein de jolies couleurs… Et cette année sera la première fois de ma vie où j’aurais réellement observé, et apprécié l’automne. Un automne à Cromwell... C'est de la joie dans les yeux!

La route et ses aléas nous réservent aussi de belles surprises ! Nous avons un mois devant nous pour visiter un maximum de l’île du Sud alors c’est sans hésiter que nous fonçons droit vers la côte Est ! D’ici, nous descendrons jusqu’au Sud, pour ensuite remonter vers le Nord.
Julie, rencontrée précédemment au Blenheim backpacker, cette même Julie nous ayant conseillé ce petit paradis terrestre qu’est Cromwell, nous a aussi indiqué un musée à ne pas rater à Oamaru. C’est donc notre première escale.
Bienvenu au Stream Punk, un univers punk et métallique.






Après un bel après-midi ensoleillé dans cet étrange boite de l’espace, direction la plage. Ici, il paraitrait qu’il est possible d’observer des pingouins… Il faut être patient. Ils sont timides. Facilement apeurés. Il faut se cacher, ne pas faire de bruit et attendre qu’ils rentrent. Ces petites bêtes chassent toute la journée en mer, avant de regagner la plage environ 1h ou 2 avant le coucher du soleil. Ils jouent sur la plage, puis quand le soleil est couché, ils vont eux aussi se reposer. Nous avons patienté 1h30 et n’en avons aperçu qu’un ou peut être deux tout au loin, en bas sur la plage.

Il y a un autre endroit, sur le port, où il est possible de les voir aussi. Alors vite, on regrimpe dans Titine et vite on file sur le port. Ici, la surprise est grande… Nous sommes écœurées. Un énorme bus de chinois vient de déposer un troupeau d’humains qui oublient le respect de leurs semblables pour observer de pauvres bêtes appâtées. Ils se poussent, nous poussent pour arriver à l’heure du spectacle. 30$ il vous faudra payer pour voir les pingouins rentrer chez eux. Eurk… Vive la machine humaine.


Bon ! Demain matin, on se lève avant le soleil ! Il y a une plage, un peu plus au sud qui abrite un phénomène intriguant. Ils les appellent les « boulders », ce sont des rochers sur la plage, mais ils sont ronds. Ronds. Traqués par les touristes, le mieux reste de les voir au lever du soleil, à cette heure-ci, non seulement vous profitez d’un splendide lever de soleil sur la mer (chose impossible à voir en France rappelons-le) mais on peut aussi y espérer le calme, puisque seuls les plus courageux se seront levés pour le spectacle.

Je ne suis pas capable de choisir une photos parmi toutes celles-ci alors...
Parenthèse Isaline : Nous vs les chinois
Parce que si Isaline a réussis à capturer ces jolis clichés sans une caméra chinoise en plein milieu, c'est qu'elle a joué à cache cache. Parce qu'en réalité, nous n'étions pas seules sur cette plage...

Alors évidemment, voir l'envers du décor, ça perturbe un peu la magie n'est ce pas..?
C'est là, tout l'exercice de la photo, ne montrer que le plus joli, le plus paradisiaque, ou même le plus moche, le plus dur, le plus mort, au bon vouloir du photographe. Tout cela n'est qu'un jeu de manipulations. D'objets, mais aussi de couleurs, de valeurs.
Ce qui se déroule sous nos yeux est d'un merveilleux... On y voit de la magie. Et ce rêve éveillé, l'appareil photo ne peut le capturer. Il n'est qu'une machine capable de capturer un instant à travers un objectif. Objectif. C'est alors au photographe d'y ajouter la subjectivité. Pour l'illustrer, il joue avec la lumière, la modifie, la transforme, dans le simple but de transmettre une émotion proche de celle qu'il ressent. Je crois que c'est ça la photo, selon moi. Capturer une émotion.
Cet exercice, je n'arrive pas à l'appliquer à la photo. Manque de créativité et de compétences techniques il me semble.
Cela dit, lorsque l'on se retrouve dans ces lieux majestueux où la Nature règne [ou plutôt... tente de régner] il devient quasi nécessaire d'appliquer ces manipulations à nos esprits. Nécessaire, si l'on veut pouvoir apprécier pleinement le merveilleux.
Ici, par exemple, je me souviens avoir fixé l'horizon, fermé mes oreilles, et j'ai écouté le silence. Le bruit des vagues rythmant ce moment.
De ce moment, je ne me souviendrais que ces belles couleurs, ces rochers ronds, et ces amoureux respectueux.
De tous ces chinois autour de nous, je ne garde que le souvenir de cette photo. Ce ne sera malheureusement pas le cas pour toutes ces balades en NZ. Mais ce matin là, j'ai posé ma caméra, l'ai laissé faire le travail seule et j'ai apprécié.
Une fois que le soleil est levé nous profitons du vent chaud pour prendre notre premier déjeuner, sur la plage.
Ouh ! J’y repense… Cette nuit-là, pour être au plus proche de la plage dès le petit matin, nous nous sommes garées dans un petit coin sombre du village précédent. Juste derrière un square, il n’y avait qu’une maison en face de nous. L'endroit était parfait pour passer une nuit tranquille à l'abri des rangers.
Seulement... à 4h du matin nous avons été réveillées par une sirène assourdissante… Assourdissante par son bruit oui, il était fort. Franchement pas loin de la voiture. Mais surtout… effrayant.
On a peut-être fait les tapettes, mais quand même...
On a cru à un tsunami, ou un tremblement de terre, ou… on ne savait pas ! Mais elle ne s’arrêtait pas de siffler, et nous de flipper. Tu sais, ce genre de situation où t’es en flippe total mais tu ne le dis pas vraiment à l’autre. Non pas par honte, mais parce qu’il faut bien qu’un des deux soit rassurant. Bin là… C’était Ping-pong. On était toutes les deux rassurantes, et flippantes en même temps !
« Tu crois qu’il faut qu’on bouge, c’est bizarre non cette sirène ? »
« Bah… non je ne sais pas ça doit être un incendie, c’est la sirène pour les pompiers peut être.
...….…… Quoi, tu crois qu’on devrait bouger toi ? »
« Non je ne sais pas je ne pense pas.
………… Enfin c’est bizarre quand même… Ça ne s’arrête pas hein… »
Et ça n’est que le lendemain que nous avons ris de nous, d’avoir toutes les deux imaginé un tsunami qui arrivait, à chaque fois qu'une voiture, ou pire, un camion, passait sur la route d’à côté. Il parait que ces sirènes annoncent des tremblements de terre, parfois imperceptibles.
Enfin! Nous sommes saines et sauves, prête à traquer à nouveau les pingouins ! Shag point ! Let’s go !
… Pas un pingouin… Tant pis !
En revanche, nous passerons un peu de temps à observer ces jeunes phoques à fourrures se prélasser sur les rochers.
On continue notre descente vers le Sud. Et nous arrivons à Dunedin. La fameuse Dunedin… Ville étudiante jeune, vivante et aérée. Boum. Bin le choc est brutal. Nous n’avions pas vu de ville depuis des mois… Il pleuvait… On a traversé la ville, puis on a fait demi-tour vers le free camp le plus proche. Warrington.
Nous y passons une belle nuit, trinquant à notre belle aventure. Ce soir là, nous cuisinons, mangeons et buvons comme en plein été. Ça fait du bien! Ce sera la dernière fois que nous profiterons d'une météo clémente pour une soirée sous les étoiles néo-zélandaises.

Le 30 avril 2016, je réalise à nouveau un autre rêve. La péninsule de Dunedin abrite des albatros… Depuis que j’ai appris ce poème de Charles Baudelaire en primaire, je rêve de voir à quoi ressemblent ces oiseaux aux ailes immenses. Ici, sur la péninsule de Dunedin, se trouve une petite colonie de Royal Albatros. C'est le seul endroit au monde où l'on peut les observer. La seconde et plus grande colonie se trouvant sur l'ile Campbell, bien bien au Sud de la Nouvelle-Zélande et seulement accessible à quelques chercheurs.
Wraw… ! C’est beau ! C’est gracieux ! Ce sont eux les poètes des airs… Ils glissent dans le ciel comme si un toboggan de vent les entrainait… C’est définitivement une des plus belles choses que j’ai pu observer ici, en NZ.
Il faut être attentif, et patient. Je profite donc de l'instant sans mon appareil photo. Le cadre est magnifique, et très ressemblant à la Bretagne.

Après avoir profité du spectacle, je tente quand même d'en capturer quelques souvenirs.


31 avril. Il fait gris, le musée de Dunedin est gratuit. Alors nous y passons une grande partie de la matinée. Nous jouons aux jeux des enfants, je gagne un combat télépathique contre Mia. A vrai dire, j’en gagne deux. Nous observons de pauvres papillons dans un semblant de forêt tropicale, et puis, c’est une journée particulière, aujourd’hui les élèves font un spectacle. Ils chantent mais surtout, ils dansent. Le fameux Haka. A 13 ans déjà, les garçons sont très impressionnants quand ils le dansent. Ils montrent une puissance dans leur mouvements qui fait franchement froid dans le dos.
Le stress du voyage commence à prendre part. Isaline s’inquiète pour la Thaïlande. Nous ne mangeons pas très bien puisque la pluie ou le vent s’invitent beaucoup ces derniers jours. Alors c’est décidé, nous allons dormir dans un backpack ! Une vraie chambre, un vrai lit ! Ça fait des mois que ça n’est pas arrivé !
Nous arrivons alors chez Tony… Un suisse, il parle quelques mots de français et manage à lui tout seul, cette grande maison de laquelle il a fait une auberge de jeunesse.
Le principe est super chouette ! Ça ressemble à une grande coloc écolo. Il a un four à bois. Donc il fait le feu, et puis, tout le monde peut cuisiner grâce à ce feu. De plus, ce feu alimente aussi le chauffage de la maison. C’est très chaleureux, très convivial.
Mais… Ca n’est pas ce dont nous avions besoin. Nous sommes alors tiraillées entre deux feux. Ce que fait ce monsieur ici est absolument respectable. Oui mais nous… On n’avait pas envie de manger maintenant, pourtant le feu était fait. C’était maintenant qu’il fallait manger. Et puis… Nous avions acheté du poulet, nous voulions le faire cuire au four et s’offrir un vrai repas de roi. Oui mais… Il ne fallait pas mettre dans le four des choses trop longues à cuire. Nous voulions du wifi, pour qu’Isaline puisse avancer sur son projet en Asie. Oui mais… Ici il n’y avait pas de wifi.
Ce n’est pas grave ! Nous avons profité d’une douche chaude et d’un grand lit. Nous avons fait le plein de nos batteries, et nous reprendrons une nuit ailleurs, plus tard!
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